Le rôle de l’éducation en général consiste à aider les enfants et les jeunes à faire des choix responsables, à se respecter et à entretenir des relations respectueuses avec les autres, dans les différents contextes de la vie, également dans le domaine de la sexualité et des relations affectives. L’école, lieu de transmission du savoir, a également pour mission de transmettre des compétences sociales, notamment en matière de communication et de relations. Cela aussi en matière de sexualité.
Cela n’est pas contesté par l’initiative. Ce qui est contesté, c’est l’instauration de l’éducation sexuelle obligatoire dès l’école maternelle, c’est le contenu à caractère pornographique de cours dispensés dès le plus jeune âge, avec des dessins incitatifs et provocateurs. Car très souvent, les spécialistes en éducation sexuelle font une certaine proactivité éducative, ce qui finalement banalise la sexualité chez les jeunes enfants.
L’initiative a pour objectif d’adapter l’éducation sexuelle à l’âge et surtout à la maturité des enfants. Son titre est explicite: “Protection contre la sexualisation à l’école maternelle et à l’école primaire.”
Pourquoi est née cette initiative? En mai 2011, des reportages médiatiques présentent la “Sex box” bâloise destinée à l’école maternelle. Des parents inquiets examinent la “Sex box” avec certains contenus pornographiques. La poste bloque l’envoi d’une feuille d’information jugée pornographique. En décembre 2011, plusieurs interpellations à ce sujet sont déposées au Conseil national.
L’intérêt supérieur du bien-être de l’enfant, invoqué par les opposants et le Conseil fédéral dans ses arguments contre l’initiative, ne passe surtout pas par ces faits relevés dans le canton de Bâle, à savoir par l’utilisation d’images pornographiques dans un contexte scolaire avec des enfants en bas âge, mais par un cours de prévention contre les abus sexuels dès l’école maternelle, permettant de mettre en garde, en partie, contre les images que montrent les grands frères ou soeurs.
Cette initiative populaire permet la prévention contre les abus sexuels et l’éducation sexuelle facultative et prévoit un enseignement obligatoire en biologie. Elle a pour objectif la mise sur place de cours de prévention contre les abus sexuels envers les enfants, dès l’école maternelle, des cours d’éducation sexuelle facultatifs à partir de 9 ans ainsi que des cours de biologie obligatoires à partir de 12 ans.
Un autre reproche fait à cette initiative, c’est qu’elle porte atteinte à la souveraineté cantonale. Pas du tout! Le texte du message dit clairement que les dispositions de l’initiative s’inscrivent dans le chapitre de la Constitution sur les droits fondamentaux. Un droit fondamental ne crée pas de transfert de compétence entre la Confédération et les cantons, puisque c’est un droit qui doit être respecté par toutes les autorités. La seule entité qui pourrait voir ses compétences limitées par cette initiative, c’est l’Office fédéral de la santé publique dans la mesure où il édicte des éléments obligatoires concernant certains programmes des cantons.
Cette initiative est respectueuse de la sexualité des enfants, qu’elle inscrit comme un droit fondamental, n’empiétant nullement sur la compétence cantonale. Ce droit fondamental doit pouvoir être garanti de manière adaptée à l’âge et à la maturité de l’enfant, cela sans provocation inutile avec certaines images pornographiques. Elle garantit mieux que la pratique actuelle l’égalité des chances des enfants dès leur jeune âge mais sans provoquer.
Je vous demande donc de soutenir la proposition de la minorité et de recommander au peuple et aux cantons d’accepter cette initiative.